Anathema - I've lost my mind.http://anathema.cowblog.frAllez viens, j't'emmène au vent, je t'emmène au dessus des gens ...CowblogfrTue, 01 Nov 2011 21:21:11 +0100180http://anathema.cowblog.fr/fifi-brindacier-a-une-nouvelle-heritiere-3148032.htmlFifi Brindacier a une nouvelle héritière ...

Présentation de la Trilogie

 

Les hommes qui n'aimaient pas les femmes


Le premier roman de la trilogie est paru en Suède en 2005. Le titre original est: "Män som hatar kvinnor" ("Les hommes qui haïssent les femmes"). Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain.
Chaque année depuis quarante-quatre ans, un vieil homme reçoit à son anniversaire une fleur séchée dans un joli petit cadre, un envoi évidemment anonyme ; tous ont été accrochés à un mur de son bureau. Et, chaque année, il téléphone immédiatement à un commissaire à la retraite pour lui confirmer le message reçu. Quel message ? De qui ? Pourquoi ?

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Mikael Blomkvist est un journaliste économique qui écrit dans le magazine Millénium, dont il est copropriétaire. Parce qu'il n'a pas étayé sérieusement ses informations lors d'une enquête journalistique, il est assez lourdement condamné pour diffamation envers une des personnalités les plus en vue de l'économie suédoise, le multimillionnaire Hans-Erik Wennerström. Son manque de professionnalisme dans cette affaire reste inexpliqué. Alors qu'il va prendre de la distance avec sa vie et son métier – et aussi pour aller purger une peine de prison ferme –, une des figures majeures de l'histoire de l'industrie suédoise, Henrik Vanger, lui confie un travail de la plus haute importance, officiellement écrire une biographie de l'histoire de la puissante famille Vanger. En fait, la véritable mission de Blomkvist concerne un meurtre non élucidé depuis plus de quarante ans, celui de la petite nièce préférée de Henrik, Harriet Vanger, disparue à l'âge de seize ans. Pour compléter le mystère et susciter la curiosité de Blomkvist, Henrik est provoqué chaque année par un expéditeur anonyme qui lui fait parvenir une fleur sous cadre. De plus, la famille Vanger, riche d'une soixantaine de personnes, semble cacher bien des haines et des secrets. Tous ces éléments sont attrayants et Blomkvist accepte la proposition de Henrik Vanger, aussi parce que celui-ci s'est engagé à lui confier des informations sensibles sur Wennerström, avec lesquels une vengeance sera possible. Lisbeth Salander est une jeune femme de vingt-quatre ans, plutôt étrange, en total déphasage avec la société dans laquelle elle vit ainsi qu'avec sa famille; elle a été placée sous tutelle. Mais Lisbeth possède un don exceptionnel, découvrir des informations introuvables par des moyens connus d'elle seule. Elle travaille d'ailleurs en freelance pour une société active dans le domaine de la sécurité et est engagée comme assistante auprès de Mikael dans le cadre de la mission confiée par H. Vanger. Tous ces personnages seront amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce à quoi chacun s'attendait ...

La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette


Ce roman est le second tome de la trilogie Millénium.

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Tandis que Lisbeth Salander profite de sa nouvelle fortune, Mikael Blomkvist gère son magazine économique Millénium qui grâce à l'affaire Wennerström bénéficie d'une très bonne réputation. La rencontre entre Blomkvist et Dag et Mia, un journaliste free lance et une thésarde, sur le sensible et sulfureux thème du commerce du sexe entre la Suède et les Pays baltes décide Millénium à publier sur le sujet. Dag et Mia sont retrouvés assassinés à leur domicile, juste après une conversation téléphonique avec Blomkvist évoquant de nouvelles découvertes. Les empreintes digitales sur l'arme du crime ne laissent aucun doute à la police sur la responsabilité de Lisbeth Salander... dont le tuteur Bjurman est également découvert assassiné chez lui. Lisbeth se cache dans son nouvel appartement, la police traque selon les médias une "psychopathe mentalement dérangée et sataniste", Lisbeth entraîne malgré elle ses amis dans une tourmente violente et meurtrière où chaque protagoniste trouve une place au plus près de Lisbeth et de son histoire, commencée 14 ans plus tôt dans le sang et la violence la plus abjecte. Elle n'hésite pas à se sacrifier pour mettre un terme à une série d'affaires mêlant l'État lui-même et conclure son histoire dramatique en traquant un nouvel homme qui n'aimait pas les femmes ...



La reine dans le palais des courants d'air


La Reine dans le palais des courants d'air
est le troisième roman de la trilogie Millénium.

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Tandis que Lisbeth est en convalescence à l'hôpital, Mikael poursuit l'enquête pour savoir qui, dans les services de l'État, a cherché à nuire à Lisbeth Salander et dans quel but.



Mon avis personnel

Retenez bien son nom & son prénom. Lisbeth Salander, 25 ans, 1m42, nationalité suédoise, signes particuliers : hacker de génie & sociopathe.
Lisbeth qui est en passe de devenir une figure culte dans l'univers du polar, est l'héroïne de la triologie "Millénium", écrite par un journaliste suédois, Stieg Larsson. 2000 pages de pure délectation pour les accros au polar comme moi & des milliers d''autres qui cherchent frénétiquement de quoi meubler leurs nuits blanches.
L'auteur, un jeune quinqua spécialiste des affaires économiques & fondateur d'une petite revue, est mort d'une crise cardiaque aprés avoir remis les trois tomes à son éditeur. Il parait qu'un ultime tome se trouve dans son ordinateur, mais celui ci ayant été légué à la famille Larsson au profit de sa compagne, il ne sera jamais publié ... Bref, encore une bonne raison de faire de ce Millénium un ouvrage culte.
Pour en revenir à Lisbeth, elle partage la vedette, dans la trilogie, avec Mikael Blomkvist, un journaliste fouineur comme il se doit de 50 balais, fondateur de la revue "Millénium" beau gosse & grand séducteur : les femmes lui tombent toutes dans les bras & commme on est en Suède, les relations doubles, triples au vu & au su de tous les intéressés ne posent aucun problème. D'ailleurs Lisbeth va tomber amoureuse de lui, mais il n'en saura rien (du moins, c'est ce que les romans laissent en paraître, ce qui est plus ambigü dans les films qui en sont tirés). Elle, c'est un avatar de Fifi Brindacier, l'héroïne suédoise des enfants, en tous cas la mienne quand j'avais 10 ans.
Fifi, imaginée par l'écrivain Astrid Lundgren devenue une star en Suède, est une petite fille dotée d'une force herculéenne , qui vit seule avec ses animaux. Son papa, capitaine au long cours, lui a laissé en héritage, outre sa force physique qui est une particularité familiale, beaucoup d'argent avec lequel elle peut faire ce qu'elle veut. Autrement, elle se débrouille comme elle peut & résout pas mal de problèmes avec sa tête & ses muscles.
Quand j'étais enfant, Fifi était mon héroïne consolatrice. Je me disais que si j'avais ne serait-ce que une dixième de sa force, de son ingéniosité & de ses pièces d'or, rien ne pourrait m'arriver.
Lisbeth est une Fifi moderne. Elle a eu une enfance atroce, a été classée "débile" par la société & même carrément psychotique alors qu'elle est géniale. D'ailleurs elle a mis tout son QI qui n'est pas mince au service de sa survie. Résultat, elle est devenue un hacker de génie, capable de pirater en quelques secondes n'importe quel ordinateur, n'importe quel compte en banque, n'importe quel dossier informatique classé ultra secret & protégé par des milliards de codes. Elle adopte également une attitude marginale & battante. Bien obligée : il lui a au moins fallu tout ça pour survivre dans ce monde de dingues qui a failli avoir sa peau plus d'une fois.
Voilà exactement ce qui est touchant chez elle. Cette force et cette détermination dans la survie, malgré son apparente fragilité physique & mentale. Son intelligence, sa façon de mémoriser un texte après l'avoir lu une fois, sa rapidité, ses facultés d'adaptation, & son esprit de vengeance. Elle n'oublie jamais le mal qu'on lui a fait (ses ennemis en savent quelque chose ...) & elle ne supporte pas qu'on brutalise ou martyrise les femmes : sa mère a été une victime de la violence masculine. J'aime aussi ce féminisme actif, cet humour. & sa dégaine de bande dessinée.
Ne croyez pas pour autant que "Millénium " ne vaut que par Lisbeth. Mikael, surnommé Super Blomkvist, du nom d'un autre héros de Astrid Lundgren (on voit que l'auteur revisite les codes de la littérature enfantine qui a du le bercer quand il était petit, &, tel un petit Poucet, il nous lâche des indices tout le long des pages). Mikael, donc, est aussi un type formidable. Je soupçonne Stieg Larsson dont on peut voir le visage dans la presse, de lui avoir donné ses propres traits. Mikael, en bon investigateur, ne lâche jamais le morceau dans une enquête, même quand sa vie est en danger (celle de Larsson l'a été plus d'une fois, c'est pour cela qu'il ne s'est jamais marié & n'a jamais eu d'enfants). Il dénonce inlassablement les tares d'une société suédoise empêtrée dans les mensonges, capable de sacrifier certains de ses citoyens au nom d'une soi disant sécurité d'état.
Dès que vous commencez à lire le premier tome de Millénium, "Les hommes qui n'aimaient pas les femmes", vous êtes fichus. Vous ne le lâchez plus. Après, il y en a deux autres : "La fille qui rêvait d'un bidon d'essence & d'une allumette" & "La reine dans le palais des courants d'air". Les titres déjà : un vrai poème.
Je rends grâce à Françoise Nyssen, l'éditrice, pour son flair. & à l'une de mes proches connaissances pour m'avoir, le premier, parlé de Millénium.
 
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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3148032.htmlTue, 01 Nov 2011 21:21:00 +0100http://anathema.cowblog.fr/fifi-brindacier-a-une-nouvelle-heritiere-3148032.html
http://anathema.cowblog.fr/si-j-ai-toujours-raison-tu-sais-je-n-ai-pas-toute-ma-raison-3142261.htmlSi j'ai toujours raison, tu sais, je n'ai pas toute ma raison.http://anathema.cowblog.fr/images/Sanstitre-copie-5.jpg"La question rituelle du matin.
Comment te sens-tu aujourd'hui ?
"Bien, bien, tranquille, déterminé, attentif, volontaire. Que du plus !"
Janet sourit, elle a dû en voir défiler des alcoolos, des paumés qui lui tendent les bras, perdus, éperdus, et sous le regard voilé de lassitude, la dernière étincelle. Celle qui dit : "Je veux y croire, ça va marcher hein ?"
Et l'on y croit tous au sourire de Janet qui s'illumine à chacune de nos paroles lorsqu'elles signalent un pas, un premier pas, vers le salut."



Elle marchait dans la rue en voyant le temps défiler sous ses yeux mais sans s'en soucier réellement. Il faisait beau, les gens souriaient sans raison particulière. Elle ne souriait qu'à moitié, elle connaissait bien trop ces belles journées de chaleur, où tout le monde avait l'air heureux, où on avait l'impression que cette fois ci le beau temps resterait. Oui elle les connaissait ces journées bien trop belles, bien trop parfaites. Alors non elle ne souriait pas vraiment, pas comme les autres, pas inconsciemment.
Vous voulez que je vous dise la vérité ?
Elle déteste le bonheur, les sourires & les paroles en l'air. Oui elle déteste voir les gens heureux, elle les trouve débiles avec leur sourire collé sur la gueule & leur bonheur qu'ils affichent à tout le monde, ils sont si égoïstes. & pourtant elle aussi était comme ça avant, à rire sans raison valable, à montrer son bonheur aux autres. Combien de fois s'était-elle retrouvée à sourire à la foule des recalés de la vie ? Combien de fois s'était-elle retrouvé à se rouler dans l'herbe en plein soleil ? Les petits plaisir de la vie, cette vague de chaleur qui traverse tout le corps, elle aussi l'avait connue. Mais aujourd'hui chaque minute, chaque seconde est un supplice, une souffrance perpétuelle, sans fin. Elle se sent fatiguée, usée, détruite, rejetée. Elle a l'impression que son coeur, son estomac, ses poumons se détruisent en millier de petites parcelles.
Alors pour oublier, effacer, masquer, cacher cette peine, il lui faut son petit bout de paradis qui la détruit, une dose. De l'héroïne de préférence, si elle n'a pas assez d'argent tant pis ce sera de la coc', du LSD, du shit ou bien de la kétamine. Une seringue, une dose, & elle plonge. Alors elle se laisse porter, couler... Elle ne sent plus la douleur.
Comme un blessé prendrait de la morphine, elle, la camée, prend de l'héroïne.
Elle s'en doute, elle le sait que ça la détruit petit à petit, un peu plus à chaque seringue plantée dans le bras. Mais elle s'en fout, elle n'y pense même plus, ça lui est égal.
C'est dans ces moments là qu'elle sourit aux autres, les gens heureux, vous savez, quand elle n'est plus vraiment elle-même. Qu'elle se retrouve comme eux à sourire sans raison particulière ou alors peut être parce qu'elle est bien.
& puis il y a Lui. Lui, elle le déteste, elle le hait, à un point que vous n'oseriez même pas imaginer, à un point indescriptible. Dès qu'elle le voit c'est comme si le monde s'écroulait sous ses pieds, un mal être lui colle à la peau & son corps entier souffre, elle en hurlerait presque de douleur. Si elle pouvait le tuer ? Elle ne le ferait même pas, elle ne pourrait pas, parce que le problème c'est qu'elle l'aime autant qu'elle le hait.
Elle le déteste parce qu'il l'a détruite, parce qu'elle n'est plus vraiment elle-même depuis qu'elle le connait, & ça lui fout la trouille de ne pas se reconnaître & de se dire, rien qu'une seconde, qu'elle pourrait être heureuse. Elle ne veut pas redevenir comme ces gens qu'elle méprise tant. Elle ne veut pas ce sourire à la con collé sur sa gueule de camée. Elle a peur de se perdre comme elle s'est déjà perdue, & de ne pas se retrouver. Elle n'y comprend plus rien, elle explose, elle réfléchit trop ... Elle n'a pas envie encore un fois de se retrouver comme toute cette bande de cons, qui ne savent pas ce qu'ils veulent, ni qui ils sont, qui se laissent porter par la vie, les yeux bandés & les mains liées dans le dos.
Un peu comme elle en réalité, mais elle ce n'est plus la vie, c'est la drogue & l'espoir de ne plus espérer qui la portent. & qui la tuent ...


 
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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3142261.htmlThu, 06 Oct 2011 11:47:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/si-j-ai-toujours-raison-tu-sais-je-n-ai-pas-toute-ma-raison-3142261.html
http://anathema.cowblog.fr/tu-voudrais-qu-il-y-ait-des-ascenseurs-au-fond-des-precipices-3142172.htmlTu voudrais qu'il y ait des ascenseurs au fond des précipices.
                                                                                                             
J’avais l’air ridicule, barbouillée de rouge à lèvres, avec ma robe rose & ma couronne dorée. Je lisais des histoires, le soir. Ces histoires de princes qui viennent arracher des princesses à leur monde trop sombre. Alors, moi, comme une conne, j’attendais qu’il vienne ce foutu prince. Le cou droit, l’allure fière, je voulais être la plus belle lorsqu’il se pointerait. Parce que forcément, il devait arriver un jour. Mais je me disais bien qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Les princesses, sans Roi, ça n'existe pas. Le Roi se comportait mal & la Reine, dépassée par les évènements, reportait sur moi tout ce qu’elle n’avait pas pu faire. Elle me haïssait, je crois. Moi, l’enfant traître, fruit de son déséquilibre. Le Roi, il n'est pas méchant à cause des princesses dans l’histoire. Mais là, c'était à cause de moi. Je crois. Alors, pour me rassurer, je jouais à la princesse, enfilant ces guenilles & ces chaussures à talons, trois fois trop grandes pour mes petits pieds. Je me disais qu’un jour, un prince allait venir me délivrer de cette prison, naïvement. Je me suis cassé la gueule bien des fois, trébuchant sur mes robes, perdant mes chaussures en leur courant après. Je pensais qu’il arrivait, enfin. & puis, en fin de compte, ma couronne s’est détériorée & il n’est jamais venu. Ce qu’on m’avait pas dit, c’est que c’est pas un monde pour les princesses.  Que ces histoires, elles sont juste faites pour que les petites filles se raccrochent à la vie. Les petites filles qui ont perdu espoir. Que si tu joues la fille douce, sensible & fragile, ils te feront mordre la poussière. Que si tu les laisses t’approcher, que si tu les laisses te toucher, ils feront ce qu'ils voudront de toi, & qu’ils te laisseront morte, là, dans le fossé. Non, ce n’est pas un monde pour les princesses. Ce n’est pas un monde pour les petites filles paumées qui n'attendent qu’une chose : se faire aimer. Elles se feront anéantir le cœur, le corps, l’esprit. & puis, il faudra tout reconstruire. Mais reconstruire avec quoi ? Il n'y a plus rien que des barrières, quelques parpaings égarés pour construire des barricades afin de se protéger du premier qui osera approcher. Il n'y a plus rien que de la violence, du sang, de la haine. Il n'y a plus d’amour. Non, il n'y a plus d’amour. Y en a-t-il eu un jour ?

Ce n’est pas un monde pour les princesses. 
Soit. Je serais la Reine.




 
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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3142172.htmlWed, 05 Oct 2011 20:57:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/tu-voudrais-qu-il-y-ait-des-ascenseurs-au-fond-des-precipices-3142172.html
http://anathema.cowblog.fr/j-attends-les-bons-mouvements-j-attends-dans-un-reve-eveille-3142126.htmlJ'attends les bons mouvements. J'attends dans un rêve eveillé.http://anathema.cowblog.fr/images/Sanstitre1-copie-1.jpgA cet instant elle comprend que la vie ne se résume à rien. Qu'il faut simplement regarder les gens autour de soi pour trouver ce bonheur inconditionné. Cet homme là-bas qui tient la main à cette petite fille qui rit au éclat. Cette femme absorbée par son roman. Ces jeunes qui parlent comme si le monde leur appartenait. & cette fille, au milieu de tout cela qui ne sait plus quelle direction prendre. Mais elle voudrait que tout continue, que le jour ne se lève plus, que ce bonheur ne cesse jamais. & elle respire de cette instant si merveilleux, en accord avec le temps, avec l'air, avec la musique, avec les gens, avec cet oiseau, avec l'amour, avec le ciel, avec la nuit, avec les mots, avec le vent. Avec le monde. Finalement elle se met à rire comme ça sans raison particulière, elle en pleurerait presque tellement elle est heureuse, tellement elle a changé. Puis elle ferme à son tour les yeux pour sentir de tout son être cette sensation si parfaite. C'est la première fois de sa vie qu'elle se sent vivante ...
 

"T'es vraiment une belle personne."




 
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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3142126.htmlWed, 05 Oct 2011 15:42:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/j-attends-les-bons-mouvements-j-attends-dans-un-reve-eveille-3142126.html
http://anathema.cowblog.fr/apres-l-amour-avant-la-haine-3142116.htmlAprès l'amour, avant la haine.


J’ai comme l’envie de retirer les choses. Une à une. Il y a quelque chose dans mon sang. Du trop d’alcool peut-être, autant que de n’importe quoi, que ce soit de l’amour, de la niaise passion ou bien je ne sais quelle minuscule chose périmée qui vous serre les muscles & vous donne les mots difficiles. Les draps sont sans dessus & sans dessous, retournés, étalés & sales. Du sang dessus, j’ai oublié de quelle personne il s’est déversé. Autant que j’ai oublié si c’est moi qui l’avait étalé là, après avoir martelé doucement & avec attention, ou s’il était sorti seul, comme quelque chose de presque libre de s’enfuir.
 
Je garde le souvenir des corps, pas des mots, parce que je ne veux pas me rappeler de la couleur qu’ils donnaient au jour où je les ai entendus. J’y préfère un peu de sueur & de violence, parce cela rend les choses grises & coulantes, qu’ainsi tout est plus défini & cadré. Je garde le souvenir des mimiques, des traits du visages stupéfaits & construits en fonction d’une émotion, mais j’ai oublié laquelle. Je sais qu’ils sciaient le visage en le tordant de rides, & que j’ai ri en voyant à quel point c’était complexe. & à quel point ça voulait parler à mes yeux sourds, en vain. Je garde le souvenir du demi-plaisir, de cette sorte de sensation mi-amère, du calme menteur de l’ensuite, & d’un ensemble de syllabes inutilement prononcées, parce que c’est l’usage de parler dans une sorte de fatigue fatidique.
 
Je n’ai pas quitté la chambre, j’y ai bu quelque chose en écoutant de la musique. Le corps était certainement là, mais comme oublié par la pièce & par la voix de je ne sais plus qui. J’avais du mépris dans le sang, je pouvais le sentir, le toucher avec mes doigts & palper la bosse tordue qu’il dessinait sur mes veines. Je voulais le cracher dans la pièce, le vomir sur les objets & sur la voix , le vomir par-delà la voix, juste derrière. J’ai vu le corps. J’ai voulu le toucher, le prendre encore une fois, parce que mon sang retournait mes veines & que c’était facile ; qu’il suffisait de s’allonger, de ne rien faire que de décider de l’endroit où s’infiltrer, d’enfin tordre sa propre peau en utilisant celle de l’autre.
 
C’est là que je ne sais plus ; si je suis parti, si j’ai quitté les objets informes & le corps putride, ou si j’ai frappé avec la bouteille qui avait dilué l'alcool dans mes veines. Si j’ai créé du sang ou si ce dernier est venu seul se poser dans mes mains & sur mon corps.
 
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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3142116.htmlWed, 05 Oct 2011 14:31:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/apres-l-amour-avant-la-haine-3142116.html
http://anathema.cowblog.fr/it-s-not-enough-i-m-sorry-3141866.htmlIt's not enough, I'm sorry.http://anathema.cowblog.fr/images/Sanstitre-copie-1.jpgLorsqu'il m'a demandé "Mais pourquoi tu veux pas rencontrer ta famille ? Tu veux pas savoir d'où tu viens ?" Je l'ai regardé l'air dubitatif. Un silence s'en est suivi puis je suis partie dans un fou rire incontrôlable. Voyant son air interloqué, je me suis empressée de lui répondre. "C'est dingue cette norme sociale qui pèse. Il faut avoir une famille, il faut la voir, l'aimer. Mais je les connais pas ces gens. Je m'en fous de ma famille. J'ai rien en commun avec eux, je n'ai rien à leur dire." J'ai étouffé la phrase qui suivait "Je n'ai même rien à vous dire, vous que je connais." J'ai vu cet air déçu dans son regard, alors, j'ai poursuivi mon monologue intérieurement. Il m'a regardé l'air rieur.

"- Tu lui ressembles tellement.
- A qui ?
- Bin à ton père. Il tient exactement le même discours que toi.
- Ouais, peut-être. Mais je t'assure, y a des personnes auxquelles je ressemble plus ...
"

 


"Je n'aime pas l'étalage des sentiments, ce sont des secrets que je garde pour moi."




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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3141866.htmlTue, 04 Oct 2011 15:04:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/it-s-not-enough-i-m-sorry-3141866.html
http://anathema.cowblog.fr/tu-savais-toi-que-ceux-qui-refusent-le-bonheur-sont-des-nevroses-je-croyais-qu-on-appelait-ca-des-peureux-moi-3141860.htmlTu savais toi, que ceux qui refusent le bonheur sont des névrosés ? Je croyais qu'on appelait ça des peureux, moi.http://anathema.cowblog.fr/images/Sanstitre.jpgJ'ai beau me défiler, il est là. Il dort juste à côté de moi & je ne peux m'empêcher de me dire que c'est lui, qu'il n'y en aura pas d'autre. Mais j'ai tellement peur d'y croire. C'est bête, mais ça a l'air trop facile. J'ai l'impression de ne pas assez encaisser avec difficulté, & que quelque chose va forcément arriver. Cause I’m a fool. A fool for you. J'ai grandi trop vite. D'un seul coup la vie m'est apparue en pleine face comme je ne l'avais jamais vue. & lui est trop brillant au milieu de tout ça, alors je ne sais pas ce que je dois réellement penser. Peut être simplement arrêter de penser justement. & me dire que parfois la vie est juste ... belle ... & puis j'ai trop abandonné. Je me suis cassée trop souvent, mais aujourd'hui je veux rester. Je veux le regarder dans les yeux & lui dire que je suis enfin réellement là, que je ne me sauverais plus, & que ma vie lui appartient enfin entièrement. Je tremblerais sans doute, mais il mettra ses bras autour de moi & tout ira mieux ...
 
 

"Bouche toi les oreilles ... Bouche toi les oreilles fort fort fort, encore plus fort !
Tu entends comme je t'aime ?"



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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3141860.htmlTue, 04 Oct 2011 14:26:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/tu-savais-toi-que-ceux-qui-refusent-le-bonheur-sont-des-nevroses-je-croyais-qu-on-appelait-ca-des-peureux-moi-3141860.html
http://anathema.cowblog.fr/la-jeune-fille-a-la-bouche-cousue-3141823.htmlLa jeune fille à la bouche cousue.http://anathema.cowblog.fr/images/009GPFTehillaBlad001.jpg"- J’ai voyagé. J’ai été obligée de m’en aller quelques temps. Tu t’es fait du souci ?
- Non. Tu t’en sors toujours. Tu es là. Et comment ça se passe avec … avec ton nouveau tuteur ?
- Ça va bien. Pas de souci.
- Et pour la révocation de ta tutelle ?
- T’as pas à te faire de souci pour moi. Je vais m’en occuper, c’est plus ton travail maintenant.
- Je suis qu’un vieil homme malade. Je suis un vieillard malade. Un vieil homme stupide.
- Ça c’est sûr. Tu es un vieil homme stupide quand tu dis ce genre de choses."


Au bout de plusieurs années de non-dits, la muette apprit peu à peu à parler de ce qu'elle vivait. Tout commença dans le bureau d'une spécialiste des malades mentaux, par un questionnaire oral, avec des réponses en Oui ou Non.

" - Vous vous sentez seule ?
- Oui.
- Vous avez des idées noires ?
- Oui.
- Vous avez envie de mourir ?
-
Non.
- Vous seriez prête à tuer des gens ?
- Oui."


Jamais on ne lui avait posé de questions de la sorte. Alors, jamais elle n'avait apprit à répondre. Elle se rongeait les ongles pendant les silences interminables qui entrecoupaient les questions. & puis, elle se levait, payait et repartait.
Suite à ce questionnaire, la muette fut enfermée dans un asile pour malade mentaux, appelé plus communément, hôpital psychiatrique. Subissant perpétuellement les interrogatoires des hommes en blouses blanches, elle se mit à leur répondre ce qu'ils voulaient entendre pour qu'on la laisse tranquille.
Mais un jour, une jeune stagiaire lui posa des questions fâcheuses & la muette en fut toute bousculée.

" - Vous ne parlez pas. Pourquoi vous ne parlez pas ?
- J'ai honte.
- Honte de quoi ?
- Je sais pas. Quand je parle de moi j'ai honte. Quand je parle de ce que je ressens, j'ai honte. J'ai honte de ressentir des choses. Quand on lit ce que j'écris, j'ai honte. Quand on écoute mes chansons, j'ai honte. J'ai honte d'être moi, je crois. C'est constant.
"

La balle fut enfin dans le camp de la muette. L'objectif ? Ne plus avoir honte de parler. Alors, la muette commença à parler d'elle à ses proches, un peu, & tous s'éloignèrent un à un. Presque tous.
Alors, la muette décida de redevenir muette. De ne plus parler, parce que lorsqu'elle parlait, les gens fuyaient, pleuraient, riaient. Ceux là mêmes qui lui disaient "Si tu vas mal, nous sommes là pour toi. Il faut nous le dire."
La muette ne parle plus. La muette n'a jamais vraiment réussi à parler, à vrai dire. La muette reste muette lorsque tout va mal, & parle lorsque tout va bien. La muette bloque les émotions & se constitue un masque souriant, un masque vivant.
Si vous trouvez la muette en train de pleurer, ses larmes cesseront systématiquement lorsqu'elle entendra vos pas & un sourire les remplacera dans la seconde suivante. Si la muette décide enfin de vous parler, une fois confrontée à vous, les mots refuseront de sortir de sa bouche. Si vous appelez la muette lorsqu'elle est en train de broyer du noir, elle donnera à sa voix la même tonalité qu'à l'habituel. Si vous lui dites "On dirait que ça va pas, toi ..." , elle vous répondra "Si, si, ne t'inquiète pas, je vais très bien, je suis juste fatiguée." Même au bout de la quinzième fois. Si la muette éprouve trop de douleur pour réussir à contenir ses larmes, elle se mettra à pleurer juste à côté de vous, vous tournant la tête, le dos, esquivant votre regard, silencieusement, & vous ne vous en rendrez même pas compte.
Ce n'est pourtant pas si compliqué à dire. "Je ne vais pas bien." & pourtant, la muette n'a jamais réussi à prononcer cette phrase.


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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3141823.htmlTue, 04 Oct 2011 10:29:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/la-jeune-fille-a-la-bouche-cousue-3141823.html
http://anathema.cowblog.fr/la-petite-fille-qui-voulait-s-effacer-3141822.htmlLa petite fille qui voulait s'effacer.http://anathema.cowblog.fr/images/shutterislandtrailer1image6grandformat.jpg"- Mais au sens figuré dieu aime la violence, vous comprenez cela n’est-ce pas ?
- Non. Non je ne comprends pas.
- Pourquoi y en aurait-il autant sinon ? Elle est en nous. Elle vient de nous. Elle est encore plus naturelle pour nous que le simple fait de respirer. Nous déclenchons des guerres. Nous faisons des sacrifices. Nous pillons, nous déchirons la chair de nos frères ? Nous remplissons de cadavres pourrissants d’immenses champs de bataille. Et tout cela pourquoi ? Pour lui montrer que nous avons retenu ses enseignements."
 

& puis un jour, la muette eut neuf ans. Aucun mot ne sortait de sa bouche mis à part des sanglots étouffés & les chansons qu’elle écoutait. Elle prenait son micro & chantait par-dessus les voix des artistes. & elle se sentait bien ainsi.
Elle vivait dans son petit cahier qu’elle prenait bien soin de cacher à tous ceux qui l’entourait. Les voix parlaient pour elle, dans sa bulle bien cloisonnée. Alors, elle écrivait tout ce qu’elles lui disaient. Des textes, des chansons, des dessins. Remplir les pages blanches, c’est tout ce qu’elle faisait de sa vie. Vider, toujours tout vider ce qu’il y avait à l’intérieur. & ne plus se remplir.
C’est ce qu’elle décida. Son corps se mit à refuser la nourriture qu’on lui tendait. Ça ne passait plus dans sa gorge, elle y avait fait un nœud. Son estomac n’existait plus. Retournée à l’état de nourrisson, elle n’avalait plus que de la purée, de la compote & des yaourts. Toujours en petite quantité. & la nutrition devait toujours se faire à l’état liquide, tel de l’eau. Lisse & sans morceaux.
Sa génitrice, inquiète, se mit à la questionner. La muette ne comprenait pas, elle ne s’était jamais intéressée son bien-être. Elle refusait de répondre, honteuse de cette entrée par effraction dans son monde. & elle retournait dans sa chambre, écrire dans son petit cahier.
& puis la mère, voyant que cet état perdurait, se mit à s’inquiéter. A crier lorsque la petite ne voulait pas avaler. Lorsqu’elle recrachait le tout dans les toilettes. La petite pleurait. Elle n’avait rien fait de mal, pourtant. Elle montait sur la balance & voyant qu’elle maigrissait jour après jour, le sourire apparut sur ses lèvres. Elle hurlait de joie « Maman, j’ai maigri ! » & la mère esquissait un sourire & lui disait que c’était bien. Alors, la petite continuait à refuser de s’alimenter.
Quelques jours plus tard, la mère décida d’emmener la muette chez le médecin. Il ne trouva rien & l’orienta vers des spécialistes. Pendant des semaines, la muette se voyait questionnée par des inconnus en blouse blanche, & elle refusait de répondre à leurs questions. On lui fit tous les examens possibles & imaginables. Radio, échographie. Le goût du liquide fluorescent qui descend dans la gorge pour regarder s’il n’y a pas quelque chose qui coince était si immonde, qu’elle faillit en vomir. Ils ne trouvèrent rien.
Un matin, la mère éclata en sanglots devant l’un d’eux. Il demanda gentiment à la petite de sortir & d’aller dans la salle d’attente. Les voix se firent de plus en plus nombreuses & de plus en plus fortes. « Pourquoi j’ai fait pleurer maman ? Pourquoi je suis comme ça ? Pourquoi je fais ça ? Pourquoi ? » & elle scrutait les fenêtres dotées de petits barreaux blancs. Elle se demandait si elle mourrait si jamais elle sautait par la fenêtre. & puis, elle se dit qu’elle était trop bête, qu’elle ne pourrait pas le faire car la dame de l’accueil la surveillait, & qu’en plus, il y avait des barreaux à ces fenêtres.


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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3141822.htmlTue, 04 Oct 2011 10:12:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/la-petite-fille-qui-voulait-s-effacer-3141822.html
http://anathema.cowblog.fr/allez-viens-j-t-emmene-au-vent-3141743.htmlAllez viens, j't'emmène au vent.http://anathema.cowblog.fr/images/therunawaysmovieimage1.jpgJe vais bien. Tout va bien. L'être humain n'est pas mauvais. Il n'y a pas de crise. Je ne suis pas dans une situation de précarité économique. Je ne suis pas dans une situation de précarité amoureuse.
Je suis une fille aimable. Je peux très bien vivre sans eux. Le monde changera de lui-même. Mes actes ne sont pas vains et insensés. Je ne suis pas folle. Je respire le bonheur.
Nous ne détruisons pas la planète. Tout ce que la presse alternative dénonce n'est qu'un complot. Le capitalisme est une bonne chose. Il est normal qu'il y ait des gens qui décident à notre place. Le bonheur existe. & puis Dieu aussi.
L'amour est beau. Mais je ne l'aime pas. Je l'ai oublié. La roue tourne. Je suis belle. Je suis désirable. Je suis intelligente. J'ai de la conversation. & j'ai de l'humour. L'avenir est devant moi. J'y arriverais toujours. Ils ne me lâcheront pas. Les gens m'aiment. Je rentre dans la norme.
Mon existence a un but. Je n'ai aucun problème. Je suis contre la violence. Aucun d'entre vous ne sera tué.

C'est quand même génial l'auto-persuasion, non ?

Allez, lâche ce flingue.

 

"Can't stay at home, can't stay in school Old folks say ya poor little fool Down the street, I'm the girl next door I'm the fox you've been waiting for Hello daddy Hello mom I'm your ch ch ch Ch cherry bomb Hello world, I'm Your wild girl"


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http://anathema.cowblog.fr/commentaires-3141743.htmlMon, 03 Oct 2011 23:07:00 +0200http://anathema.cowblog.fr/allez-viens-j-t-emmene-au-vent-3141743.html