"T'es vraiment une belle personne."
Anathema
I've lost my mind.
"T'es vraiment une belle personne."
Soit. Je serais la Reine.
Comment te sens-tu aujourd'hui ?
"Bien, bien, tranquille, déterminé, attentif, volontaire. Que du plus !"
Janet sourit, elle a dû en voir défiler des alcoolos, des paumés qui lui tendent les bras, perdus, éperdus, et sous le regard voilé de lassitude, la dernière étincelle. Celle qui dit : "Je veux y croire, ça va marcher hein ?"
Et l'on y croit tous au sourire de Janet qui s'illumine à chacune de nos paroles lorsqu'elles signalent un pas, un premier pas, vers le salut."
Elle marchait dans la rue en voyant le temps défiler sous ses yeux mais sans s'en soucier réellement. Il faisait beau, les gens souriaient sans raison particulière. Elle ne souriait qu'à moitié, elle connaissait bien trop ces belles journées de chaleur, où tout le monde avait l'air heureux, où on avait l'impression que cette fois ci le beau temps resterait. Oui elle les connaissait ces journées bien trop belles, bien trop parfaites. Alors non elle ne souriait pas vraiment, pas comme les autres, pas inconsciemment.
Vous voulez que je vous dise la vérité ?
Elle déteste le bonheur, les sourires & les paroles en l'air. Oui elle déteste voir les gens heureux, elle les trouve débiles avec leur sourire collé sur la gueule & leur bonheur qu'ils affichent à tout le monde, ils sont si égoïstes. & pourtant elle aussi était comme ça avant, à rire sans raison valable, à montrer son bonheur aux autres. Combien de fois s'était-elle retrouvée à sourire à la foule des recalés de la vie ? Combien de fois s'était-elle retrouvé à se rouler dans l'herbe en plein soleil ? Les petits plaisir de la vie, cette vague de chaleur qui traverse tout le corps, elle aussi l'avait connue. Mais aujourd'hui chaque minute, chaque seconde est un supplice, une souffrance perpétuelle, sans fin. Elle se sent fatiguée, usée, détruite, rejetée. Elle a l'impression que son coeur, son estomac, ses poumons se détruisent en millier de petites parcelles.
Alors pour oublier, effacer, masquer, cacher cette peine, il lui faut son petit bout de paradis qui la détruit, une dose. De l'héroïne de préférence, si elle n'a pas assez d'argent tant pis ce sera de la coc', du LSD, du shit ou bien de la kétamine. Une seringue, une dose, & elle plonge. Alors elle se laisse porter, couler... Elle ne sent plus la douleur.
Comme un blessé prendrait de la morphine, elle, la camée, prend de l'héroïne.
Elle s'en doute, elle le sait que ça la détruit petit à petit, un peu plus à chaque seringue plantée dans le bras. Mais elle s'en fout, elle n'y pense même plus, ça lui est égal.
C'est dans ces moments là qu'elle sourit aux autres, les gens heureux, vous savez, quand elle n'est plus vraiment elle-même. Qu'elle se retrouve comme eux à sourire sans raison particulière ou alors peut être parce qu'elle est bien.
& puis il y a Lui. Lui, elle le déteste, elle le hait, à un point que vous n'oseriez même pas imaginer, à un point indescriptible. Dès qu'elle le voit c'est comme si le monde s'écroulait sous ses pieds, un mal être lui colle à la peau & son corps entier souffre, elle en hurlerait presque de douleur. Si elle pouvait le tuer ? Elle ne le ferait même pas, elle ne pourrait pas, parce que le problème c'est qu'elle l'aime autant qu'elle le hait.
Elle le déteste parce qu'il l'a détruite, parce qu'elle n'est plus vraiment elle-même depuis qu'elle le connait, & ça lui fout la trouille de ne pas se reconnaître & de se dire, rien qu'une seconde, qu'elle pourrait être heureuse. Elle ne veut pas redevenir comme ces gens qu'elle méprise tant. Elle ne veut pas ce sourire à la con collé sur sa gueule de camée. Elle a peur de se perdre comme elle s'est déjà perdue, & de ne pas se retrouver. Elle n'y comprend plus rien, elle explose, elle réfléchit trop ... Elle n'a pas envie encore un fois de se retrouver comme toute cette bande de cons, qui ne savent pas ce qu'ils veulent, ni qui ils sont, qui se laissent porter par la vie, les yeux bandés & les mains liées dans le dos.
Un peu comme elle en réalité, mais elle ce n'est plus la vie, c'est la drogue & l'espoir de ne plus espérer qui la portent. & qui la tuent ...
Présentation de la Trilogie
Les hommes qui n'aimaient pas les femmes
Le premier roman de la trilogie est paru en Suède en 2005. Le titre original est: "Män som hatar kvinnor" ("Les hommes qui haïssent les femmes"). Traduit du suédois par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain.
Chaque année depuis quarante-quatre ans, un vieil homme reçoit à son anniversaire une fleur séchée dans un joli petit cadre, un envoi évidemment anonyme ; tous ont été accrochés à un mur de son bureau. Et, chaque année, il téléphone immédiatement à un commissaire à la retraite pour lui confirmer le message reçu. Quel message ? De qui ? Pourquoi ?
-
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Mikael Blomkvist est un journaliste économique qui écrit dans le magazine Millénium, dont il est copropriétaire. Parce qu'il n'a pas étayé sérieusement ses informations lors d'une enquête journalistique, il est assez lourdement condamné pour diffamation envers une des personnalités les plus en vue de l'économie suédoise, le multimillionnaire Hans-Erik Wennerström. Son manque de professionnalisme dans cette affaire reste inexpliqué. Alors qu'il va prendre de la distance avec sa vie et son métier – et aussi pour aller purger une peine de prison ferme –, une des figures majeures de l'histoire de l'industrie suédoise, Henrik Vanger, lui confie un travail de la plus haute importance, officiellement écrire une biographie de l'histoire de la puissante famille Vanger. En fait, la véritable mission de Blomkvist concerne un meurtre non élucidé depuis plus de quarante ans, celui de la petite nièce préférée de Henrik, Harriet Vanger, disparue à l'âge de seize ans. Pour compléter le mystère et susciter la curiosité de Blomkvist, Henrik est provoqué chaque année par un expéditeur anonyme qui lui fait parvenir une fleur sous cadre. De plus, la famille Vanger, riche d'une soixantaine de personnes, semble cacher bien des haines et des secrets. Tous ces éléments sont attrayants et Blomkvist accepte la proposition de Henrik Vanger, aussi parce que celui-ci s'est engagé à lui confier des informations sensibles sur Wennerström, avec lesquels une vengeance sera possible. Lisbeth Salander est une jeune femme de vingt-quatre ans, plutôt étrange, en total déphasage avec la société dans laquelle elle vit ainsi qu'avec sa famille; elle a été placée sous tutelle. Mais Lisbeth possède un don exceptionnel, découvrir des informations introuvables par des moyens connus d'elle seule. Elle travaille d'ailleurs en freelance pour une société active dans le domaine de la sécurité et est engagée comme assistante auprès de Mikael dans le cadre de la mission confiée par H. Vanger. Tous ces personnages seront amenés à se croiser dans une enquête qui va révéler beaucoup plus que ce à quoi chacun s'attendait ...
La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
Ce roman est le second tome de la trilogie Millénium.
-
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Tandis que Lisbeth Salander profite de sa nouvelle fortune, Mikael Blomkvist gère son magazine économique Millénium qui grâce à l'affaire Wennerström bénéficie d'une très bonne réputation. La rencontre entre Blomkvist et Dag et Mia, un journaliste free lance et une thésarde, sur le sensible et sulfureux thème du commerce du sexe entre la Suède et les Pays baltes décide Millénium à publier sur le sujet. Dag et Mia sont retrouvés assassinés à leur domicile, juste après une conversation téléphonique avec Blomkvist évoquant de nouvelles découvertes. Les empreintes digitales sur l'arme du crime ne laissent aucun doute à la police sur la responsabilité de Lisbeth Salander... dont le tuteur Bjurman est également découvert assassiné chez lui. Lisbeth se cache dans son nouvel appartement, la police traque selon les médias une "psychopathe mentalement dérangée et sataniste", Lisbeth entraîne malgré elle ses amis dans une tourmente violente et meurtrière où chaque protagoniste trouve une place au plus près de Lisbeth et de son histoire, commencée 14 ans plus tôt dans le sang et la violence la plus abjecte. Elle n'hésite pas à se sacrifier pour mettre un terme à une série d'affaires mêlant l'État lui-même et conclure son histoire dramatique en traquant un nouvel homme qui n'aimait pas les femmes ...
La reine dans le palais des courants d'air
La Reine dans le palais des courants d'air est le troisième roman de la trilogie Millénium.
-
Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
Tandis que Lisbeth est en convalescence à l'hôpital, Mikael poursuit l'enquête pour savoir qui, dans les services de l'État, a cherché à nuire à Lisbeth Salander et dans quel but.